Après la victoire ce week-end de Toulouse sur Montpellier, et fier supporter des rouges et noirs que je suis, j'ai eu envie de faire un billet personnel résumant ma passion pour le rugby. Je suis conscient que c'est un pur cliché mais étant originaire de la région toulousaine, terre où le ballon ovale règne en maître, je dois avoir ça dans le sang. Là où d'autres villes sont dévouées au ballon rond, à Toulouse, même si vous n'êtes pas fan de rugby, il est impossible de passer à côté de l'engouement suscité lors des matches, aisément identifiable par le trafic généré autour du Stade Ernest Wallon (lors des rencontres classiques du Top 14), ou du Stadium (accueillant les gros matches comme les phases finales ou les rencontres de la H Cup). Dans la ville rose, les personnes ne vivant pas au rythme du Stade Toulousain se comptent sur les doigts d'une main, ok j'exagère peut être légèrement, c'est mon côté sudiste qui ressort, aussi bien dans la gente masculine que féminine ! En effet, outre les shorts moulant des muscles saillants forgés par des centaines d'heures passées sur le terrain ou dans les salles de sport et quelques bonnes marmites de cassoulet, nombreuses sont les demoiselles attirées par ce jeu qui parait extrêmement brutal pour un non-initié mais qui sait se révéler technique et majestueux en grattant un peu. Simples curieuses au premier abord, elles en deviennent de ferventes supportrices !
Chaque match est une occasion de fête, dans la bonne humeur du rugby, ce qui m'amène au point suivant : la mentalité. [bisounours land]Que dire d'un sport où après s'être "tapés" dessus pendant plus de 80mn pour gagner une finale, les joueurs se félicitent sincèrement à la fin du match, même si la déception des perdants est grande ? Il n'y a qu'à revoir l'image de Skrela ne résistant pas à l'envie de transmettre sa joie à son "vieux" coéquipier à ses débuts à Colomiers et plus tard au Stade Français, Fabien Galthié (alors en interview sur France 2 :p), désormais entraîneur de l'équipe adverse ! Ou encore Jean-Baptiste Elissalde (ancien joueur de Toulouse désormais entraîneur des lignes arrières) consolant le jeune montpelliérain Benoît Paillaugue.[/bisounours land] J'ai encore en tête le moment où les joueurs sont montés chercher le Brennus pour faire les photos officielles (éclipsant au passage notre cher président qui se trouvait juste derrière). Une fois ce rituel terminé, les joueurs ont apporté leur 18ème bout de bois aux supporters toulousains, en récompense naturelle de leur soutien, voulant leur faire partager au maximum ce moment de fête, avant de faire la même chose le lendemain place du Capitole, là où la veille, tous les fans (jeunes, moins jeunes, seuls ou en famille) s'étaient amassés pour suivre le match sur un écran géant disposé pour l'occasion (et aller faire un tour chez Tonton après le match).
Les valeurs colportées par ce sport essaient toujours d'être positives, que ce soit le fair play, l'esprit collectif avant, pendant et après le jeu (le groupe étant comme une famille), le travail, la persévérance, la bonne humeur, [ajoutez ici ce que vous trouvez juste d'ajouter à ma liste non exhaustive]. Je trouve que c'est le plus important car c'est cette image qui donne envie aux plus jeunes de faire la même chose, les pros sont des modèles qu'ils ont envie de suivre, donc autant qu'ils transmettent du positif. Bien sûr qu'il y a des coups de gueule, des coups de fouets distribués par Guy Novès pendant chaque mi-temps, des vilains gestes, mais connaissez-vous un sport ou un endroit sur Terre où il n'y en a pas ? De plus, j'ai l'impression que cette cohésion de groupe est portée (en partie en tous cas) par un respect dû à l'ancienneté. Les jeunes joueurs ont l'occasion d'apprendre énormément aux côtés de personnes plus expérimentées et en profitent au maximum. Que j'aurais aimé savoir ce qui a tourné dans la tête de Jean-Marc Doussain ou de Nicolas Bézy samedi soir !
Comme je l'ai dit plus haut, c'est la "guerre" pendant le match, mais une fois que le coup de sifflet final a retenti, c'est la 3ème mi-temps qui démarre. Qu'il est bon d'aller boire quelques binches pour se relaxer après le stress d'un gros match. Tout le monde y est convié, les vainqueurs comme les perdants, et dans la bonne humeur je vous prie ! Après la demi-finale confrontant Toulouse à Clermont, les 2 frères ennemis, au stade Vélodrome de Marseille, nombreux étaient les gens vivant près de la Canebière à être étonnés qu'il n'y ait pas eu de débordements. Sûr que ça doit les changer d'un OM-PSG trop tentante pour ne pas la faire, désolé !
Je suis également impressionné par ces hommes de l'ombre, même si les médias aiment beaucoup trop à mon goût parler d'eux : les entraîneurs. Ils essaient de faire tendre leurs joueurs vers l'excellence, obligés de rester sur le banc, presque impuissants, ne pouvant que prier pour que tout se passe bien. Que ce soit Guy Novès avec le Stade Toulousain, Vern Cotter avec Clermont ou Fabien Galthié avec Montpellier, être au top dans le monde professionnel est tout sauf un coup de chance. C'est à force d'heures / de mois / d'années de travail, de peaufinages tactiques, de détails assimilés, de cohésion de groupe que tout cela est possible. Certes, cette finale n'aura pas été représentative du niveau de jeu toulousain, mais elle est la récompense d'une saison passée au top dans ce tournoi national.
Vous aurez remarqué que j'ai insisté sur le fond et non sur la forme. Je suis évidemment passionné par les phases de jeu du sport en lui même ! Pas mal de départs à noter du côté du Stade Toulousain en cette fin de saison (Skrela qui s'en va à Clermont, Heymans à Bayonne, Kelleher au Stade Français, Michalak déjà reparti chez les Sharks), ce qui promet du changement pour la prochaine ! Je suis également avec attention la montée en puissance des jeunots cités plus haut.
Le revers de la médaille à tout ça, c'est que ce sport devenant de plus en plus populaire, l'argent et les dérives qui vont avec (salaires des joueurs, "starifications", retransmissions sur des chaînes privées, sponsors trop présents, etc) croissent proportionnellement. La professionnalisation est relativement récente, il n'y pas si longtemps, les joueurs avaient un autre boulot à côté. Espérons que nous n'en arriverons pas aux déboires du milieu footballistique... Mais restons positifs : TOU-LOU-SAINS !
Crédits photos : merci walp, reporter en direct !
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