Encore une offre légale pas à la hauteur pour les ebooks en France

Ceux qui me lisent assidûment doivent déjà savoir que je suis l'heureux propriétaire d'un Kindle 3 - puisque j'en ai fait la review ici-même - et c'est tout naturellement que je me suis mis en quête d'ebooks (livres électroniques) écrits dans ma langue maternelle.

Les DRM, c'est le mal

Comme je l'avais expliqué dans mon billet sur le Kindle, je m'attendais à ce que l'arrivée du Fnacbook entraine une offre grandissante et c'est bien ce qui se passe. MAIS ! Encore une fois, les offres légales françaises sont loin d'être à la hauteur et ne font rien pour nous pousser à leur consommation... Ajouter des DRM (protection contre la copie) n'a jamais été et ne sera jamais une bonne solution. Leur création et leur mise en place coûtent beaucoup d'argent (qui pourrait servir à de meilleures fins), et empêchent une utilisation facile et pratique des produits achetés là où les œuvres piratées ne posent pas ou peu de problème. Dans mon cas, je suis obligé de convertir les livres achetés sur la Fnac pour pouvoir les transférer sur mon Kindle, ce qui est juste inacceptable. Est-ce vraiment dans l'intérêt de la Fnac d'empêcher les gens possédant autre chose qu'un Fnacbook d'utiliser des livres numériques achetés chez eux ? Pas besoin d'avoir fait HEC pour comprendre que ce n'est pas avec la vente de périphériques qu'ils vont vraiment se remplir les fouilles, mais avec la vente régulière d'ebooks. Amazon vend plus de livres numériques que de livres papiers aux USA, ce qui prouve bien que si le modèle de vente est bien pensé, les gens sont prêts à passer à la caisse ! Une fois de plus chez nous, c'est le consommateur ayant acquis légalement son bien qui trinque...

Le juste prix

Parlons maintenant d'un phénomène auquel nous commençons à être habitués, nous autres petits français, lorsqu'il s'agit d'offres légales dans le domaine numérique : le prix. Là où nous pourrions nous attendre à une marge significative, vu qu'il s'agit d'une œuvre dématérialisée ne nécessitant aucun investissement matériel de production, la différence entre le prix de la version papier et celui du fichier électronique n'est que de quelques euros... Pourquoi ai-je insisté sur la France plus haut ? Tout simplement parce que c'est loin d'être le cas partout. Prenons l'exemple du livre "Le Dôme" de Stephen King (Under the Dome en VO). Première joyeuseté, l'édition française est divisée en 2 tomes là où les Anglais n'en ont qu'un (papier ou ebook). Deuxième effet kiss cool, au pays où la fabrication du fromage est un art, le livre électronique pris dans l'exemple ci-dessus coûte 16.99€ contre $13.79 (soit 9.7€) dans celui des fish & chips... Sans compter que les fichiers acquis seront bourrés de DRM, n'oublions pas qu'il faudra en plus sortir 2 fois son portefeuille pour posséder la totalité de l'histoire. 16.99 x 2 soit 33.98€, face au 41.8€ pour l'édition papier ce qui ne fait "que" 7.82€ d'économie. C'est à croire que la déforestation de l'Amazonie ne rapporte pas tant que ça finalement !

Conclusion

Après tous ces arguments, je ne trouve pas étonnant que le Fnacbook (en plus de sa piètre qualité en comparaison du Kindle) ne se soit vendu qu'à 14000 exemplaires... Espérons qu'Amazon fasse rapidement la même chose en France qu'en Allemagne et ouvre un Kindle Store dédié à la langue de Molière car ce site de vente en ligne bien connu reste le moyen le plus simple à ma connaissance de se procurer des ebooks. Se plaindre du piratage ou du vilain méchant américain qui fait baisser les prix, c'est bien. Proposer une offre légale accessible et qui tienne la route, c'est mieux.